Il faut que la profession vétérinaire prenne le temps d’un tournant culturel et d’une réflexion sur sa capacité à s’associer humainement avec ses clients autour de l’intégration du chien dans la famille, autour de concepts modernes et déontologiques : le chien est un être sensible, un ami intelligent qui éprouve des sentiments, manifeste du stress, et possède une formidable capacité à coopérer avec l’homme. Il est urgent de repenser notre concitoyenneté avec nos animaux familiers. Et il n’est ni irréaliste ni déplacé de vouloir faire de notre profession le moteur de cette mutation vers la bienveillance. Le chien dans son animalité domestique est dépositaire d’une part de notre humanité animale. Le chien est une chance pour l’homme (et pour le vétérinaire) ! Il questionne, au travers de domaines disciplinaires variés, la redéfinition de l’homme comme animal humain. |
Aussi, révolutionner notre approche du chien, revoir notre posture envers le chien, lever collectivement les injustices faites aux chiens, est à la fois nécessaire et possible si nous mutualisons toutes les forces scientifiques, pédagogiques, associatives et si nous savons recréer du vivre-ensemble et transformer en profondeur notre rapport au chien.
Notre beau métier gagnera en visibilité à développer davantage l’empathie et les méthodes positives validées, particulièrement bénéfiques pour l’éthique générale, le ressenti des clients et leur fidélisation, la prise en charge globale et la réduction de l’accidentologie en milieu vétérinaire, enfin la satisfaction personnelle et professionnelle. Cette évolution vers une conversion profonde de notre regard au chien fera l’objet d’un grand “forum de la bientraitance”, organisé par la Seevad en 2018.
Si « se soucier du monde sauvage, c’est faire progresser la civilisation », comme on a pu le lire récemment dans les colonnes du Libé des animaux, se soucier de mieux traiter le chien domestique, c’est faire progresser assurément toute la profession vétérinaire.